Partenaires depuis 2017, Ekkia Sport et Karim Laghouag, qui porte les couleurs d’Equithème, ont noué une relation privilégiée dans le monde des sports équestres.
🏇🏻 Comment s’est faite la rencontre ?
🏇🏻 Comment l’un et l’autre envisagent ce type de partenariat ?
🏇🏻 Quel parallèle entre le sport équestre et l’entreprise ?
Autant de questions qu’abordent notre triple champion olympique et Pascal Gautherin, président d’Ekkia Sport.

Karim, tout d’abord un focus sur la naissance de votre passion de l’équitation. Comment tout a commencé ?
KL : J’ai passé mon enfance dans le Nord, à Roubaix, et j’ai débuté l’équitation à huit ans, au cours de vacances passées chez mon oncle Pierre Defrance, qui tient des écuries à Sandillon, dans le Loiret. Et la passion a été tellement forte que je me suis installé en Sologne dès mes douze ans, je n’avais qu’une idée en tête : en faire mon métier. A ses côtés, j’apprenais très vite, j’étais une vraie éponge. D’autant que j’avais une grande capacité à observer, que je relie au fait d’avoir passé enfant deux ans immobilisé sur un lit d’hôpital après une mauvaise chute dans les escaliers. Ensuite, j’ai fait sport-études au Haras national du Pin et, sur les conseils de ma grand-mère, j’ai passé monitorat et instructorat. Et comme mon oncle était international en complet, j’ai tout naturellement suivi ses traces avec une première médaille en 2001 aux championnats du monde du Lion d’Angers. Le début d’une belle histoire.
Comment s’est faite la rencontre avec Ekkia ?
KL : Sur les conseils de Véronique Gauthier - omniprésente dans la communication du CSIO de France, des haras nationaux et de la FFE -, j’ai décidé en 2014 de structurer et promouvoir ma pratique et mes performances. De créer une communauté autour de moi, en mettant en avant mes chevaux, ma préparation physique et mentale, et bien sûr la compétition. La véritable bascule, c’est 2016. Je suis champion olympique par équipes à Rio avec Entebbe de Hus et je comprends que c’est le moment ou jamais de surfer sur ce succès pour intéresser des partenaires. Véronique, qui s’était occupée de la communication d’Equithème, m’avait fait connaître leurs produits, la connexion a été facile.
Pascal, qu’est-ce qui vous a séduit chez Karim et en quoi consiste le partenariat mis en place ?
PG : Il faut bien sûr que le cavalier partage les mêmes valeurs que les nôtres mais aussi qu’il génère dans son milieu professionnalisme et sympathie. Il doit être souriant, disponible, enthousiaste, nous faire des retours sur les équipements testés, mettre la marque en valeur, participer à des shootings ou ponctuellement à des événements internes. Au même titre que Pénélope Leprévost, avec laquelle nous avons noué depuis 2018 un partenariat ambitieux, Karim coche toutes les cases. Nous avons donc renouvelé son pacte de sportif de haut niveau pour lui permettre d’aller sereinement jusqu’aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028. C’est un formidable ambassadeur, une idole pour les jeunes cavaliers.
Comment envisagez-vous un partenariat avec un équipementier ?
KL : Il y a bien sûr la relation humaine. La rencontre avec Pascal a été déterminante, nous avons l’amour du sport et de la compétition en commun. Il m’a aussi offert la possibilité de faire progresser le matériel qui m’est confié, voire de participer au développement de nouveaux produits, notamment ce qui tourne autour du bien-être du cheval. C’est gratifiant pour moi et ça me fait sentir comme étant un membre à part entière de l’équipe Ekkia. Pour maximiser le potentiel d’un cheval, il faut que je le mette dans les meilleures conditions de pratique, pour l’amener à se relâcher. Si les équipements Ekkia n’étaient pas de qualité, ça ne fonctionnerait pas. Je me rappelle d’un matériel qui m’avait été fourni par un ancien partenaire aux JO de Rio et qui ne me correspondait pas. Résultat : j’avais conservé l’ancien et c’est celui-ci que j’ai utilisé lors de la compétition. Pour performer, le moindre détail compte. Et puis il y a la confiance.
PG : Karim a raison. Au fil des ans, elle s’est installée. Nous le laissons donc travailler, sans la pression du résultat. Mais si nous le faisons, c’est aussi parce que nous savons que toute l’année, il fait bien le job. Il est triple médaillé olympique, il pourrait oublier d’être redevable vis-à-vis de son partenaire. Ce n’est pas le cas. Il est investi, dédié à son sport et il aborde sa communication de manière très professionnelle, ce qui est un vrai atout pour sécuriser une marque. Le partenariat mis en place fonctionnant très bien - il prévoit un support financier et un support matériel, de notre marque Equithème notamment -, nous avons décidé de développer avec Karim une ligne de vêtements et d’accessoires équestres qui devrait voir le jour début 2026.
Karim, en quoi ce type de partenariat est-il important pour un cavalier ?
KL : Quand votre partenaire vous appelle et vous dit : « peu importe tes résultats, que tu te qualifies ou non pour les Jeux, on continue l’aventure avec toi », ça n’a pas de prix. Elles ne sont pas nombreuses les marques à s’engager dans la durée. Sans le soutien renouvelé d’Ekkia, je pense que je n’aurais pas continué jusqu’à Los Angeles. Quand je fais mes trois heures d’équitation quotidiennes, mon heure de prépa physique, quand je prépare un cheval au fil des ans en vue d’échéances sportives, si je n’ai pas cette tranquillité d’esprit, tout est plus fragile. Nous, cavaliers, avons un besoin vital de partenaires de confiance, parce que si notre sport est bien professionnel, ce n’est pas pour autant que l’on peut en vivre. Avec ma femme, nous avons choisi de diversifier notre activité. Nous avons créé nos propres écuries en 2014 en Eure-et-Loir où nos prestations vont de la pension pour chevaux aux cours et stages, aux interventions en entreprises et, plus récemment, à l’équicoaching, une formation management assistée par le cheval.
Quel parallèle dressez-vous entre votre sport et le monde de l’entreprise ?
KL : Ils sont plus proches qu’on ne pourrait le penser. L’esprit d’équipe bien sûr car, si je gagne, je le dois aussi et surtout aux personnes qui m’entourent : ma femme, mes proches, toutes les personnes qui font tourner au quotidien mes écuries de Nogent-le-Rotrou, mon préparateur physique, mon préparateur mental… Tout est question d’équilibre, en concours complet comme dans la vie. Et puis, il y a des parallèles évidents entre nos deux mondes : la préparation à l’épreuve, la recherche de la performance et de l’amélioration permanente, la réussite et l’échec, la recherche de cohésion, la gestion du stress et de la pression… J’aime bien aller à la rencontre des équipes de Padd et d’Ekkia pour partager ces expériences complémentaires, comme je le fais régulièrement dans les magasins du Mans ou de Chartres, ou sur les concours. C’est aussi l’occasion d’échanger sur les améliorations à apporter au matériel, sur les tendances émergentes dans le milieu professionnel ou dans la pratique amateur. J’ai souvent le sentiment d’être leurs yeux et leurs oreilles.
PG : Ce m’impressionne chez Karim, c’est son mental de junior malgré les années qui passent. Et cette volonté toujours présente de remettre en question ses méthodes d’entrainement et son approche de la compétition. Il ne s’endort pas. Le parallèle avec l’entreprise est évident. Lui comme nous ne négligeons aucun détail pour performer. C’est un cavalier atypique dans sa façon de s’ouvrir à d’autres disciplines sportives comme l’athlé, pour le travail du cardio, ou le triathlon, pour la récupération et l’enchainement des épreuves. C’est un vrai préparateur d’athlètes. Alors quand je suis devant ma télé le jour J pour le concours complet des derniers JO, je ne suis pas tout seul. Tous les collaborateurs d’Ekkia sont à mes côtés. Notre relation est vraiment unique.
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